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Travail

Ce préambule est nécessaire ici pour bien situer le sujet et éviter aux personnes handicapées de cruels déboires après un accident.

Partons de la situation et des situations les plus favorables : l'accident est survenu chez une personne qui travaillait. Il faut tout faire pour lui faire retrouver son travail en connaissant un certain nombre d'éléments :

-Les délais de récupération (voir évolution) peuvent être trop longs pour votre employeur. Cela dépend de votre travail, de votre statut, de vos relations & .

-Les délais maximums de récupération vont bien au-delà des délais légaux où l'on peut « se débarrasser de vous ». Il faut donc « jouer serré » car plus le délai est long, plus on risque de vous oublier.

-Pour la sécurité sociale, les accidents de travail ou non, l'invalidité est prononcée au maximum à 3 ans de recul, ce qui correspond au délai habituel de consolidation des traumatisés crâniens sévères (pour les atteintes médullaires c'est plutôt un à deux ans). Dans le privé au-delà de 6 mois d'arrêt de travail, vous pouvez être licencié.

En accident de travail, c'est de meilleur pronostic pour être gardé dans l'entreprise au moins pour un poste adapté mais encore faut-il que cela soit possible.

Des conseils :
Faire attention aux relations de travail. Certes, les visites à l'hôpital, au domicile après l'accident, les bonnes relations, sont de bonnes choses sur le principe mais se montrer « diminué », dépendant, surtout pour les troubles neuropsychologiques des traumatisés crâniens, est souvent une catastrophe pour l'avenir si une chance de retour, de réinsertion professionnelle existe dans l'entreprise.

Tout faire pour reprendre une activité professionnelle même « moindre » qu'auparavant : c'est mieux pour le porte-monnaie, le moral, la famille & dans la mesure où c'est possible.

Se montrer conciliant, sérieux, aimable & plus que jamais. Le prix citron ne doit pas être pour vous. Vous devez être « mieux » qu'avant dans ces domaines. C'est déjà assez difficile comme cela, il faut aider le destin.

Accepter (dans la mesure du possible) des aménagements de poste, faire des formations & et si c'est possible reprendre progressivement et essayer de progresser par étapes.

Rechercher dans la mesure du possible des horaires où des temps de repos s'intercalent. Essayer de trouver un endroit où pouvoir se reposer, « faire le vide » pendant ces temps de repos.

Veiller à reprendre une activité que vous pouvez garder dans l'avenir en fonction du handicap. A défaut de reprise, si l'expert considère que vous pouvez travailler, il aura tendance à minimiser le préjudice professionnel.

Il faut être sûr de pouvoir reprendre durablement son emploi, car à défaut, la personne handicapée risque d'être indemnisée à la baisse, en fonction d'un emploi et donc d'un revenu qu'elle ne conservera pas.

-La reprise :
Il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès du médecin du travail mais il faut savoir que s'il fera le maximum pour vous aider, il n'est pas « le bon Dieu ». L'entreprise peut avoir des exigences, elle peut être en difficulté & .

Le médecin du travail va vous proposer et c'est souvent presque une obligation, de faire un dossier pour une reconnaissance « travailleur handicapé » par la Maison Départementale du Handicap. Il faut accepter car d'une part, c'est peut-être réversible et ni vous, ni votre employeur ne sera obligé d'en faire état, d'autre part cela peut aider l'entreprise en diminuant ses charges et conserver votre poste de travail. Cela facilitera votre réintégration et il vaut mieux parfois qu'un licenciement.

Mais aussi, le médecin du travail peut rechercher des adaptations de poste, un reclassement avec l'employeur, des aides (intervention de l'AGEFIPH). Un étroit contact avec votre médecin du Service de Réadaptation est souhaitable surtout pour le traumatisé crânien qui souvent n'a pas bien conscience de ses difficultés surtout au début.

Une reprise à temps partiel au début peut être négociée (c'est mieux) avec le médecin contrôleur de la Sécurité Sociale et celui du travail (qui interrogera l'employeur). C'est la meilleure formule permettant de se réadapter au travail plus facilement. Tout cela dépend bien entendu de la profession.

-Les aides sont diverses pouvant venir de l'entreprise et des différents organismes de réinsertion et notamment l'AGEFIPH (voir ce terme).

La reprise du travail nécessite, bien entendu auparavant un travail de réadaptation notamment au niveau de l'autonomie comme la reprise de la conduite automobile, pouvoir prendre les transports en communs etc. Une réorientation est souvent nécessaire avec l'aide de la Maison du Handicap, voir de l'UEROS et ceci s'inscrit dans les mesures de réadaptation et l'élaboration d'un projet de vie en fonction des capacités, de l'indemnisation & qui ne passe pas obligatoirement par un projet professionnel (qui peut ne pas réussir). Ce qui est important est de rester « occupé », d'avoir un sens à sa vie. Ce doit être le but des services de réadaptation et de suite. C'est aussi un des objectifs de l'UEROS.

-Hiérarchie du travail :
Dans les atteintes médullaires, la profession dépend presque uniquement de l'autonomie physique. Les paraplégiques peuvent occuper des postes qualifiés avec des adaptations, cela dépend de la profession. Les tétraplégiques ne peuvent que très rarement reprendre un emploi.

Pour les traumatisés crâniens sévères, le problème est essentiellement et habituellement celui des troubles neuropsychologiques.
Pour eux, la reprise d'un emploi qualifié existe, mais n'est pas habituelle. La majorité de ceux qui peuvent travailler à nouveau dans les emplois « normaux », le sont à des postes peu ou pas qualifiés.
Les emplois à temps partiel quand ils existent sont très recherchés et adaptés du fait de la fatigabilité quasi constante chez ces patients.
Dans les emplois en milieu protégé, il s'agit surtout des ESAT (ex CAT), car les entreprises adaptées ont trop d'exigence de cadence, de rendement. Mais même pour les ESAT, la fatigabilité peut être un obstacle à la reprise du travail.

Une des difficultés les plus importantes chez nombre de traumatisés crâniens sévères est l'anosognosie qui gêne considérablement la réinsertion professionnelle et empêche la personne de s'évaluer correctement et de se corriger : « tout va toujours bien, tout est parfait » et le licenciement arrive brutalement.

Quelques établissements sont dotés d'équipe de suivi et d'aide à la réinsertion professionnelle. C'est d'une grande utilité mais surtout pour les personnes sans emploi et celles qui l'ont perdu.

Il est cependant nécessaire de se rendre aussi à l'évidence, quand on ne peut pas travailler, on doit aussi finir par accepter cet état de fait et être indemnisé en conséquence.